Cet article du Monde explique que le géant pharmaceutique allemand Bayer, qui vient de racheter le géant de l'agrochimie Monsanto, dévisse en Bourse après que celui-ci a été condamné à indemniser un agriculteur rendu malade par son herbicide phare, le glyphosate.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/08/14/bayer-dans-la-tourmente-apres-la-condamnation-de-monsanto_5342250_3234.html
1. Les menaces sur Monsanto ne datent pas d'aujourd'hui : il ne se passe pas une semaine sans que l'Europe ne débatte d'interdire l'un ou l'autre des pesticides qui ont fait sa fortune et qui détruisent notre environnement à tour de bras. Cette société ne survit que grâce à un lobbying effrené (ou peut-être de la corruption) qui oblige les politiques à ignorer tout ce que la recherche environnementale leur dit à propos de ses produits.
Pourquoi une société européenne bien-portante a-t-elle racheté cette pomme pourrie américaine ? Les fusions de cette ampleur ne se font pas sans discussions politiques : pourquoi Merkel a-t-elle obéi à Trump ?
Et jusqu'à quel point devons-nous, Européens, continuer à payer des "impôts" aux États-Unis (dédommagement pour la guerre de 40 pour obtenir l'autorisation de vendre des TGV en Amérique, taxe systématique sur les certificats internet, et maintenant endossement des milliards de dédommagements qu'un pollueur devra payer dans les années qui viennent - liste non exhaustive) ? Il faudra bien un jour nous libérer de cette sangsue !
2. Le glyphosate et les autres pesticides de Monsanto sont un problème, certes, mais le plus gros problème de notre démocratie, ce sont les multinationales géantes et leur pouvoir démesuré, soit par lobbying, soit par banqueroute.
Quelle autorité de la concurrence, allemande ou européenne, a été assez folle ou assez corrompue pour autoriser la constitution du monstre Bayer-Monsanto, à qui il suffira d'agiter le spectre du chômage pour dicter à l'Europe et à l'Allemagne leurs politiques agricoles, environnementales et de santé ?
Laisserons-nous encore longtemps des officines inconnues et inaccessibles comme cette autorité de la concurrence autoriser des multinationales privées à mettre n'importe quel poison dans nos terres et dans nos assiettes, et à décider pour nous comment nous nous nourrissons et nous soignons ?
Cette Europe-là, on n'en veut pas.